Rêverie, créature bicéphale et pensée du soir.
Choisir la robe rouge ou choisir la robe noire ?
Incarner l’honneur et la puissance.
Incarner l’amour. Incarner tous les sens.
Serai-je capable un jour de régler ma peine ?
On m’offre le bureau de juge, ou la plume pour écrire des intimes scènes.
Le dilemme est là. Et, pour atteindre la cime,
Il me faut abandonner le maillet ou abandonner la mine.
Incroyable destin, tu m’attends au tournant.
Le choix semble impossible, et fait bouillir mes sangs.
La vie est ironique, en cette journée d’automne,
Veux-je le Code ou veux-je le tome ?
Plume, oh, plume ! J’ai avec toi tant rédigé,
Les plaisirs inassouvis des hypothèses articulées
En deux parties et deux sous-parties, sur la première feuille.
Tandis que sur l’autre, pourtant pleine d’écueils,
Mon esprit enflammé se reflète dans mes poèmes,
Mes romans, mes nouvelles. Mais, où la vie donc me mène ?
La rigueur des mots, et des phrases, en articles, classées
Me parait plus claire pour mon âme chargée.
Quand la course est lancée, je vois mon étalon,
Le droit, foncer tout de go, vers le sommet du mont.
Le cœur est ma perte, la raison mon moteur.
Quel plaisir de s’entendre dire : « Votre honneur. »
Ni l’argent, ni le statut ne valent le lyrisme, et la flamme
Des mots d’amour, des ébats, et des élans de l’âme.
Ma plume a faim de synonymes, d’anaphores et de tropes,
Mon cœur et ma main d’asservissement aux plaisirs de Priape.
La femme fatale de mes écrits sera ma véritable voix,
Contre le monde, qui jusque-là, ne m’acceptait pas.